C’était il y a cinq ou six ans. Tout a commencé lors d’une vente-trottoir sur l’avenue Mont-Royal, un été, lorsque mon doux a fait un achat impulsif. Alors que je déambulais devant les étalages de lingerie, de fleurs et autres moules à tartes, lui restait immobile, contemplant un petit aquarium de cinq gallons tout équipé. Dès le lendemain, l’aquarium était décoré, rempli d’eau et, pensions-nous, prêt à recevoir des poissons.

Au gré des mois et des pertes de petits poissons, nous avons appris à établir les bactéries nitrifiantes avant les locataires, à reconnaître les différents signes de maladies, à effectuer des batteries de tests et bien d’autres choses encore. Nous étions passé à travers un dur apprentissage, soit, mais notre aquarium était vide. Habitués à toujours devoir choisir les nouveaux arrivants en faisant des compromis tenant compte du comportement des occupants actuels, cette liberté nous laissait démunis.

Après avoir contemplé à les user les photos d’un vieux livre d’aquariophilie, je me suis prise d’affection pour l’espèce des cichlidés africains, dont les couleurs sont souvent superbes, au tempérament particulier et dont la reproduction était, semble-t-il, aisée. Le petit cinq gallons n’allait pas suffire à héberger même un seul de ces spécimens, qui ont besoin d’espace et surtout de nombreuses cachettes pour établir leurs territoires respectifs et vivre dans une fragile bonne entente. Justement, un bel aquarium de 25 gallons avec un avant bombé lui donnant des allures de téléviseur m’était tombé dans l’oeil quelques jours auparavant…

Il n’a pas fallu longtemps pour que même le modèle de 25 gallons ne suffise plus! À l’étroit dans mon condo, je rêvais d’un grand aquarium d’au moins 120 gallons rempli de cichlidés du Lac Tanganyika en feuilletant The Cichlid Aquarium, de Paul V. Loiselle. La chose ne serait possible tant que je n’avais pas de maison.

Aujourd’hui, nous sommes bien installés dans la maison, mais il n’y a toujours pas de trace du gros aquarium. Manque de temps, mais surtout, autres priorités où il faut investir nos sous! Des quatre ou cinq cichlidés que j’avais avant le déménagement, un seul a survécu: un gros pseudotropheus zebra mâle tout bleu.

Ce weekend, alors que je vaquais au nettoyage plus ou moins mensuel de l’aquarium, mon regard s’est posé sur le petit aquarium de 5 gallons, que nous n’avons jamais rebranché depuis le déménagement. Je me suis mise en tête de l’installer dans mon bureau, afin de mettre un peu de vie dans cette pièce que je n’aime pas particulièrement. En moins de deux, l’aquarium était « up and running », comme on dit!

Il n’y manque que les poissons… mais seulement dans un mois, une fois que le cycle de l’aquarium se sera stabilisé!