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guide alimentaire canadien - Banlieusardises

Suivre le guide alimentaire : un jeu d’enfant

22 mai 2007 |

On dit que tous les goûts sont dans la nature… mais s’il y a des frites dans un menu varié, quel aliment disparaîtra le premier de l’assiette de n’importe quel enfant? Bon. Tous les goûts ne sont pas dans la nature, en tout cas, pas ceux de la laitue et du tofu.

Vous me direz qu’il suffit de ne pas mettre les frites dans l’assiette, et évidemment, je n’en sers qu’à l’occasion à la mienne, mais remplacez les frites par n’importe quel féculent ou du fromage (ou du brocoli, dans le cas de Fanny, ce qui demeure un phénomène inexpliqué), et c’est ce qui disparaîtra en premier de l’assiette. Le reste? On goûte du bout des lèvres, on mâchouille sans conviction ou on refuse. Ou mieux : on en prend une bonne bouchée pour faire plaisir aux parents, et on recrache dignement.

Quelques solutions:
a) L’économique: Ne servir à l’enfant que ce qu’il aime pour éviter le gaspillage de bons légumes et viandes coûteuses.
b) La récompense: Négocier à chaque repas quelques bouchées de plus contre le droit à un dessert (vraiment idéal si on souhaite ancrer profondément dans l’esprit d’un enfant que le sucré est synonyme de plaisir et de récompense, alors que les plats principaux sont ennuyeux).
c) La privation: Même principe que la récompense: on menace de priver de dessert l’enfant qui ne termine pas toute son assiette. Mêmes effets aussi, avec en prime l’éventuelle incapacité de l’enfant de reconnaître ses signaux de satiété et de savoir quand il n’a plus faim.
d) L’incroyable-mais-vraie: Commander gratuitement une copie du Guide alimentaire canadien sur le site de Santé Canada et inventer un jeu d’association entre ce qu’il y a au menu et les groupes alimentaires.

guide_alimentaire_couleurs.jpg

Vous aurez vite compris que a), b) et c) sont des contre-exemples, mais pour le d), vous pensez que je délire ou que je donne dans les voeux pieux? Pas du tout. Il suffit de cesser de regarder le Guide avec des yeux d’adulte, tantôt coupables (hoooon, juste sur mes toasts, il y a la quantité maximale de matières grasses recommandées pour la journée ;-)), tantôt cyniques (avouons que les bonzes de la nutrition ne font pas dans la dentelle pour faire changer les habitudes alimentaires: on voit à peine la viande, le plat de pâtes est servi à moitié vide, alors que le boulgour, le quinoa, le tofu et les boissons de soya sont bien en évidence) ou encore critiques (j’avoue que j’ai les cheveux qui me dressent sur la tête quand j’y lis que «les femmes en âge de procréer (…) devraient prendre une multivitamine renfermant de l’acide folique chaque jour»… non, non, pas uniquement les femmes enceintes, qui pratiquent fort pour le devenir ou celles qui allaitent, mais bien «les femmes en âge de procréer»…) Mais je m’égare: revenons-en à ce que le Guide alimentaire canadien peut avoir d’amusant.
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