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Le «rapport quantité/superficie» au potager et sur Mars!

Martine Gingras

Carottes du potagerJ’ai croisé l’autre soir un ami jardinier qui se désespérait du temps que mettaient ses carottes à pousser, et de l’espace qui se trouvait ainsi gaspillé au potager comparativement à la productivité de ses plants de concombre et de tomates. Nous en sommes venus à discuter d’un concept qui nous préoccupait tous les deux: le «rapport quantité/superficie», qui est au potager ce que le «rapport qualité/prix» est à la consommation. Limités dans l’espace potager, nous convenions qu’il fallait être sélectifs dans nos choix de légumes pour avoir un rendement satisfaisant.

Dans son cas, c’était sans doute la dernière année que des carottes avaient droit à l’hébergement au potager, car il en a jugé la productivité trop décevante comparativement à ses concombres et tomates. Dans le mien, même si les carottes ne sont pas la plus satisfaisante des cultures, je compte néanmoins rééditer l’expérience l’an prochain en suivant de nouveau le judicieux conseil que j’avais mis en pratique en début de saison: en intercalant les carottes et les radis, on s’assure de récoltes dès le début de la saison (les radis!) et la terre autour des carottes n’a pas le temps de croûter en attendant patiemment la récolte.

Au-delà de la satisfaction du jardinier, la sélection de végéteaux à fort rendement peut aussi être affaire de survie. C’était le cas dans le passé lorsque nos grands-parents dépendaient de la production de leur potager, mais ça pourrait aussi l’être dans le futur! À preuve, la très intéressante expérience pédagogique de la Tomatosphère, où des élèves et professeurs canadiens ont évalué les choix de cultures à privilégier dans un environnement martien simulé! Dans leur cas, les critères de sélection incluaient non seulement le rendement, mais aussi la rapidité de croissance, la teneur énergétique et quelques autres. En effet, comme ils l’indiquent eux-mêmes, puisque «la récolte sera une source d’énergie alimentaire, il est primordial d’obtenir le plus d’énergie possible de chaque kilogramme de nourriture récoltée.» Ils en concluaient que la patate et la tomate étaient parmi les meilleurs choix.

Évidemment, il faut aussi savoir doser pour s’assurer d’avoir non seulement du rendement, mais aussi de la diversité. Si tous les maraîchers boudaient les légumes moins productifs et ne faisaient pousser que ceux offrant le meilleur rapport quantité/superficie, c’en serait fini de la belle diversité que nous avons au marché. Voilà de quoi réfléchir à la petite échelle de son potager jusqu’à la très grande qui nous mènera peut-être un jour jusqu’à mars…

Commentaires

  1. France

    Carottes, patates, , céleri, citrouilles: oui-oui, tous des locataires qui ne fermeront pas valise avant la fin des vacances. Pas payant? Le cycle au ralenti devient profitable à la saison froide!

    La carotte, entreposée dans du bran de scie ou du sable dans une chambre froide se garde longtemps, bien longtemps après que les dernières tomates aient été digérées et les premiers radis oubliés. Vivre encore de son potager en février avec un ragoût patates/carottes/oignons poussés l’été d’avant, c’est-tu pas le pied? (Pas le pied de céleri…)

    Manifestons! Soyons pro-carottes! La carothène en plein hiver, oui Monsieur le Ministre! ;o)

  2. C’est sûr que le facteur durabilité est un grand oublié de mon équation. Je vote pour France à la présidence ;-)