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Compagnonnage excessif

Martine Gingras

compagne.jpgLorsque j’ai planifié mon potager, j’ai décidé d’appliquer autant que possible les préceptes du compagnonnage, selon lequel certaines plantes potagères auront une meilleure production, seront plus savoureuses ou encore seront protégées des insectes selon qu’on plante telle ou telle autre plante à proximité.

Ainsi, pour rehausser la saveur de mes tomates, j’ai planté le basilic à proximité. Pour empêcher les pucerons de s’attaquer à mes légumes, j’ai semé des capucines, qui les attirent (les capucines sont d’ailleurs parmi les meilleures compagnes au potager, car elles éloignent aussi les vers du chou, les doryphores, et bien plus). Et enfin, pour protéger mes légumes des nématodes, j’ai planté et semé de l’oeillet d’inde (ou tagète – ci-contre).

L’an dernier, j’ai trouvé que les oeillets d’inde faisaient piètre figure, alors que seulement quelques plants solitaires avaient levé (en me permettant quand même de faire une intéressante récolte de semences); j’ai donné raison à mon sachet de semences, qui indiquait «superbe lorsque planté en massif» (que je pourrais compléter par «pas beau tu-seul». Alors cette année, plutôt que de semer un ou deux oeillets d’inde entre chaque plant de tomates, comme je l’ai souvent vu dans d’autres potager, j’ai décidé de viser l’effet massif.

J’ai donc réparti TOUTES mes semences entre ma vingtaine de plants de tomates, me disant que les quelques unes qui lèveraient créerait sans doute l’effet recherché. Avec plaisir, j’ai vu les premières semences lever, quelques autres le lendemain, puis encore d’autres… et soudain, avec effroi, j’ai réalisé que mon potager était en train de se transformer en un grand champ de centaines de tagètes! De jour en jour, j’ai éclairci en essayant chaque fois de ne pas sacrifier trop de plants, jusqu’à réaliser que 3-4 plants suffisent amplement à créer mon effet de massif… alors qu’au départ, je devais bien en avoir une vingtaine côte-à-côte entre chaque plantlutant pour la lumière et les matières organiques!

C’est comme ça qu’on apprend! Alors l’an prochain, c’est clair: moins de semis, moins d’éclaircissement ;-)

Pour en savoir plus sur le compagnonnage:
· Une page très complète qui associe les végétaux aux «effets revendiqués» ainsi que les bons et mauvais compagnons pour un grand nombre de plantes légumières.
· Le tableau de compagnonnage de Yves Gagnon (sur l’incontournable site de Manon Collard)
· Les très utiles tableaux de Michel Verdon consacrés au sujet, compilant plusieurs sources

Commentaires

  1. France

    Bonjour/soir Martine,

    Aïe! C’est le syndrome Semis-de-Carotte: semez plus que moins, arrachez ensuite!

    Je m’en allais en planter 3000, de ces horribles fleurs de ma grand-mère. Vrai, paraît que ça aide à repousser le doryphore de la patate ces trucs-là! Pfffft! À d’autres! Mes 4 tagètes poussent parmi mes patates, les doryphores itou. Et c’est ainsi depuis 4 ans.

    Mais ton expérience est bonne à partager. Mettons que entre trois plants et TOUTES les semences, c’est comme entre la libellule et l’éléphant: l’option zèbre semble un bon compromis.

    Reste à espérer que tu as un bac à compost (un mûûst! Écolo-écono!), dans ce cas ton éclaircissage boulimique n’aura rien eu d’inutile.

  2. C’est vrai que les variétés en pompon font un peu vieux jeu, mais personnellement, j’aime bien ceux à fleur simple, comme celui-là :)

    Oh, oui, j’oubliais presque… j’ai encore éclaircis tout à l’heure… j’en suis à deux oeillets d’inde entre les plants. Bientôt plus qu’un! Est-ce que les variétés en pompon restent au sol ou est-ce qu’elles font de grands plants elle aussi? Chose certaine, la variété que j’ai essaie de tenir compagnie non pas seulement contre les insectes des tomates, mais aussi contre leur mal des hauteurs, allant aussi haut qu’elles!

    Pour les compost, of course que j’en ai un! J’en ai même deux, que je gère sur un plan biennal. Faudra que je vous en reparle, c’est un peu compliqué, mon histoire… (!)

  3. France

    Allô Martine,

    Les pompons volent haut en général – ce sont les marygolds. Les tagètes, comme sur ta photo, ont l’ambition plus modeste. Dans mon nouveau potager (suis nouvellement transplantée), le sol est si pic-pic qu’elles ne poussent ni haut ni large.

    Deux composts! C’est presque parfait. Puis-je t’en prédire un troisième dans un proche avenir? Du compost vieux, du compost jeune, du compost en devenir…

    Siouplaît, partage avec nous tes aventures compostières, ça doit être drôle à s’en décomposer la mâchoire!

  4. Ah, mystérieuse France à l’adresse changeante, ta prose donne décidémment envie de me lancer dans la narration de mes aventures de compostrice (compostriteuse? composteure?… entéka… tant que ce n’est pas composthume, sans quoi je ne serai logiquement plus là pour les narrer…)

    Mais c’est une histoire longue, frustrante, suante, et sans aboutissement immédiat (puisque je suis dans ma seconde année du plan biennal… ah, décidément, faudra que je m’explique pour que quiconque lise ceci y pige quoi que ce soit)!

    À venir. Un jour :)

  5. France

    Allô Martine,

    Peut-être que l’hiver, avec ses soirées à l’intérieur et sa douce atmosphère gris-feutré, t’inspirera Les Malheurs de Martine Qui Voulait Juste Composter. À nous le bonheur de lire ces malheurs!

    Petit saut ici juste pour te dire *ton de potinage* que j’ai lu dans « 43 plantes passe-partout » de la Collection Protégez-vous (de quoi? des pucerons? des piqûres de bourrache?) que la camomille jetée sur le compost agit en activateur. */ton de potinage* Ciel! Gaspiller ainsi notre Grande pour un vulgaire tas de compost?

    Ça donne en tout cas la bonne idée (et la bonne excuse, héhé) pour en semer tout un char l’an prochain. Nos saisons sont si courtes pour mener un gros tas de compost à terme… snif…

  6. Eh bien moins d’un mois plus tard, j’ai dû me rendre à l’évidence: mes plants d’oeillet d’inde faisaient une réelle compétition aux plants de tomates, qui ne savaient plus où donner de la tête (tiens, est-ce que je viens d’inventer une blague de jardinier?)

    Le compost est maintenant enrichi aux oeillets d’inde…