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Des petites choses en grande quantité

Martine Gingras

Nous nous l’étions promis, nous l’avons fait: nous sommes retournés hier au Marché 440 (je voulais vous proposer un lien pour le découvrir, mais on trouve peu d’informations concernant ce marché sur le Web… il y a quand même ceci, pas très à jour mais quand même amusant: un modèle d’analyse désagrégée des itinéraires de transport urbain collectif, rien de moins), expérience qui s’est avérée encore plus fantastique, mon odorat étant cette fois de la partie.

Nos sens en éveil par tous les stimuli ambiants, nous avions tant de difficulté à choisir que nous avons décidé de ne pas le faire. Nous ne choisirions pas. Je ne cuisinerais pas de souper (ou si peu: juste de quoi accompagner). Nous allions tout bonnement acheter une orgie de bonnes petites choses dont nous pourrions nous repaître jusqu’à plus faim!

Moi qui faisais avec plaisir mon pélerinage quotidien chez Val-Mont, à la Dorade rose, à la Maison du rôti, chez le fromager Hamel et autres petits endroits gourmands, je ne pensais jamais dire ceci, mais voilà: ça y est, je n’ai plus besoin du Plateau. Je n’ai pas trouvé mieux, et je garderai toujours un excellent souvenir de ces merveilleux établissements, mais j’ai enfin trouvé leur égal pas très loin de chez moi. Le poissonnier du Marché 440 a les meilleurs crustacés et poissons, et nous dit avec franchise et bonhommie ce qu’il est recommandé de manger et ce qui doit être oublié (faut se faire une raison, semble-t-il, et remettre les huîtres à l’an prochain). Les tablettes de la SAQ y sont richement garnies et permettent de trouver tout ce qu’il faut pour bien arroser le souper. Un des bouchers se spécialise… dans les spécialités, pourrait-on dire! Bison, caribou, autruche, canard, foie gras… c’est clair, lorsque je voudrai cuisiner de nouveau un cassoulet (peut-être demain, juste pour le plaisir de retourner au maché), je n’aurai plus jamais de problème pour trouver les éléments essentiels! La Fromagerie des nations a tous les fromages dont on peut rêver… Et je ne vous parle pas encore des sushis à emporter et des pizza gourmets qu’on s’est promis d’aller goûter un soir, avant d’aller voir un film dans l’affreux Colossus. Tout ce qu’il manque à l’endroit, c’est du pain à la croûte épaisse et à la mie un peu plus caractérielle… En effet, celui que nous nous sommes procuré chez le boulanger de l’endroit nous a paru un peu fade, avec sa mie à l’aspect spongieux et commercial! Heureusement, Première moisson livre ses pains un peu partout dans notre coin…

Nous sommes ressortis du Marché 440 avec un proscuitto canadien vieilli un an (moi qui croyais avoir du choix lorsque l’on me proposait LE canadien ou L’italien… il y avait là-bas trois ou quatre canadiens vieillis 6 mois, un canadien vieilli un an et trois italiens!), des fruits, des légumes, des fromages délirants (le Métis de chaput, un délicieux mélange mi-chèvre, mi-vache; un camembert de lait cru affiné au calvados qui était vraiment la découverte de la soirée; un époisse, qui a longtemps été mon pécher mignon, mais qui perdait soudain de son charme à côté du merveilleux camembert…), un Morgon Château de Pizay 2000 qui a très bien accompagné notre orgie de nourriture!

Et le plus beau dans tout ça, c’est qu’il nous est arrivé hier ce qu’on espérait depuis longtemps: un ami qui passait par hasard, et qui a eu la bonne idée d’arrêter nous saluer au retour d’une visite chez sa soeur dans la région. Nous l’avons quand même un peu grondé… quelle idée que de débarquer chez nous APRÈS le souper… c’est AVANT qu’il faut arriver pour partager les bonnes choses de la vie! Et justement, il en restait au moins une sur la table que nous avons bue en sa compagnie, en espérant que ça lui donnera envie d’aider le hasard, et qu’il passera de nouveau dans le coin avant longtemps ;-)

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