Après le pssstage, le pistage?
Après bien des chroniques de mort annoncée, un carnet auquel j’ai contribué avant même de savoir ce qu’était un carnet ou un blog vient d’être définitivement débranché du respirateur artificiel.
Il faut dire que, depuis un bon bout de temps, Pssst! n’était plus que l’ombre de ce qu’il avait été: anciennement lieu incontournable pour rester à l’affût des nouvelles et des rumeurs du Net, des bons et des moins bons coups l’industrie québécoise du multimédia (whatever that means), le site ne semblait désormais prendre vie que lorsqu’un sujet dérapait. Il y avait même chaque vendredi (et parfois même le jeudi…) un «hors-sujet», le seul qui semblait ranimer et rallier les troupes. D’ici quelques semaines, on aurait sans doute eu droit à un «hors-sujet» par jour…
Bravo aux fondateurs d’avoir pensé créer Pssst!; bravo aussi d’avoir osé l’arrêter car, dixit l’un d’entre eux, Pssst! «ne répondait plus aux raisons qui avaient mené à [sa] création.»
Merci à Oxi et à Lomer.
Merci à Allergic pour ses informations de pointe sur le référencement Web.
Merci à Xanax pour la couverture du sommet des Amériques.
Merci à groov3 pour Youhou! Québec (et bien plus).
Merci à Afroginthevalley pour l’ensemble de son oeuvre.
Merci à Monaerik pour l’ensemble de ses oeuvres.
Merci à… oh, et puis tiens, merci tous et à toutes.
Pour ma part, je pense que ce n’est pas la fin, mais le début d’autre chose. Nous n’aurons plus Pssst! pour échanger, mais nous avons mille autres lieux pour le faire. Je ne parle pas de rechercher ou de créer un autre carnet collectif. Je constate simplement qu’aujourd’hui, la plupart des auteurs que j’appréciais sur Pssst! ont leur carnet. Jusqu’à présent, chacun semblait faire un tri naturel, réservant à Pssst! certains sujets et d’autres à son carnet.
Désormais, cette distinction n’aura plus lieu d’être. Pssst! permettait à une personne de faire une contribution, et aux autres de commenter sur le sujet. Avec un carnet, chacun peut être à la fois contributeur et commentateur, interagissant avec les autres auteurs en faisant des hyperliens et en activant le pisteur (trackback), qui permet de savoir qui a fait un lien vers un article en particulier (et qu’il faudrait bien que j’active moi aussi!)
Et pour ceux qui n’ont pas de carnet, me demanderez-vous? Ben démarrez-en un! Le pire qui pourrait vous arriver, c’est d’aimer ça… et qu’on aime aussi vous lire. La plupart des carnets ont aussi une section «commentaires» où il sera possible de renchérir et débattre.
Sur ce, ex-psssteurs, activez vos pisteurs, faut qu’on se parle :-)
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Pssst est mort ?
Sur la page d’accueil de Pssst, pas de faire-part encadré de noir, mais c’est tout comme : fermeture :-(
Les archives restent ouvertes et le code est disponible, pour ceux qui voudraient réanimer … -
J’ai finalement activé mon pisteur dimanche.
Clément aussi.
Et les autres? ;-)Clément fait d’ailleurs référence à la possibilité de tenir des discussions via les carnets individuels réseautés dans une entrevue donnée à Bruno Guglielminetti. Si le sujet vous intéresse, c’est par ici:
http://www.radio-canada.ca/radio/techno/commentaires-25007.shtmlEn complément du pisteur, je me suis enfin installé un agrégateur: SharpReader pour Windows, qu’on peut télécharger sur http://www.sharpreader.net (qui permet de savoir quand vos carnets favoris sont mis à jour). Ça facilite non seulement le suivi des mises à jour, mais aussi des commentaires laissés par les visiteurs et parfois même des liens entres les carnets.
Dommage que certains carnets que j’aime bien n’aient pas de fils XML… ni de fonction de pistage pour faciliter la navigation dans un réseau de citation. :-(
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Quelles que soient les raisons invoquées, il est toujours dommage de voir un site fermer. La mise en berne de «Pssst» n’échappe pas à cette règle.
En octobre 1999, je citais le manifeste des fondateurs qui ont «cru utile, voire nécessaire, d’offrir à un groupe de « têtes bien faites » une tribune anonyme afin qu’elles puissent partager leurs réflexions quotidiennes avec un nombre élargi d’internautes. Leurs observations sont, à notre avis, les meilleurs matériaux pour former d’autres « têtes bien faites » qui seront à leur tour en mesure d’interpréter lucidement le développement du cyberespace québécois et d’aller au-delà des communiqués de presse de Québécor, d’InfiniT, de National ou des gouvernements du Québec et du Canada.»
Texte intégral : http://cyberie.qc.ca/chronik/991012.html#c
L’expérience a été difficile, c’est certain. Je suis même l’auteur d’une de ces «mises en demeure» dont il est question, et qui a résulté dans le retrait d’une contribution que j’estimais diffamatoire à mon endroit. Affaire close.
Il est cependant indéniable que Pssst a contribué à l’expression de quelques-unes des «têtes bien faites», anonymes ou non, dont les fondateurs parlaient, et que certaines des informations relayées ont éclairé bon nombre d’entre nous sur des dossiers pointus.
À savoir si Pssst a servi à en former d’autres, par osmose ou autrement, c’est possible mais difficile à démontrer empiriquement, et de toute manière il n’est surtout pas question d’en juger ici. Personne n’est en procès.
Ce que j’ai eu à déplorer comme lecteur de Pssst (je n’ai jamais collaboré au site), c’est la trop fréquente dégradation du rapport signal/bruit, comme dans presque tous les forums ouverts. Une idée, un point de vue, une nouvelle (signal) est trop souvent l’objet d’une avalanche de commentaires sans valeur réelle (bruit). Comme j’ai déjà écrit, «Bien des gens n’ont rien à dire, et ne se cachent pas pour le faire savoir.»
Autre chose à déplorer, le nombrilisme de certains collaborateurs, leur manque de connaissance des exigences et contraintes des «journalistes» lorsqu’ils critiquaient leur travail, l’appropriation de ce qu’il a été convenu d’appeler «l’effet Pssst».
Par contre, de hauts faits d’armes comme la couverture du Sommet des Amériques à Québec, et les contributions hilarantes de Monaerik.
Bouclons la boucle : dommage pour l’arrêt des activités, en espérant que nous ayons tous tiré quelque chose de l’expérience, merci aux collaborateurs et aux initiateurs de Pssst.
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Je trouve intéressant de relire ton article de 1999 et de voir le chemin parcouru. Il me semble que cette question de l’anonymat, qui était alors au coeur des préoccupations (au point d’y consacrer un manifeste!), a pris moins d’importance avec le temps, plusieurs s’étant plus ou moins dévoilés (certains de manière assez rigolote d’ailleurs). On a même éventuellement parlé d’un «semi-anonymat», puisqu’une rapide consultation d’un moteur de recherche sur le nom de plusieurs contributeurs pouvait rapidement dévoiler de qui il s’agissait.
Dans un tout autre ordre d’idée, je signale à ceux qui voudraient débattre de cette fermeture et réfléchir à la suite que Xanax a ravivé le forum «pssst for geeks», à l’adresse suivante:
http://pssst.multiforum.info/
Vous aimez le blogue? Il y a maintenant le livre, publié en 2010 chez Trécarré!
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