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Communication 101

Martine Gingras

Je subis si peu des malaises caractéristiques de la grossesse que la présence d’une petite vie en moi m’a d’abord semblée bien abstraite: j’étais enceinte puisqu’un test le disait. Je suivais à la lettre chaque consigne que les mille et un livres empruntés à la bibliothèque me prodiguaient afin que la grossesse se déroule bien.

La première échographie a mis un visage sur mes efforts: je ne faisais plus tout cela pour «la grossesse», mais pour son bien-être à elle, la petite que je porte en moi.

Le peu qu’il restait d’abstraction dans l’aventure s’est envolé quelques semaines plus tard, quand je l’ai enfin sentie bouger dans mon ventre. Il n’y a pas plus concret qu’un petit coup de pied dans les côtes une fois de temps en temps ;-)

Les petits coups, au départ discrets, se sont rapidement intensifiés. Ça me faisait tout drôle de sentir cette vie indépendante de la mienne s’activer en moi!

J’y voyais d’abord des actions non contrôlées: un bébé qui bouge pour mieux se placer, sans plus. Mais au fil du temps qui passe, je sens bien qu’il y a plus que cela: elle ne fait pas que bouger, elle agit. Et elle réagit. Nous communiquons.

Elle réagit à la main de papa posée sur mon bedon, contre laquelle elle va se coller. Elle réagit aux berceuses que je chante pour «nous» endormir. Elle réagit aux massages que je me prodigue à tout moment sur le ventre.

Je sais qu’il existe des théories du toucher, notamment l’haptonomie, qu’une amie a utilisée pendant sa grossesse et qui en dit le plus grand bien.

Mais je n’ai personnellement pas envie d’une démarche encadrée: j’aime cette communication primaire et brute, ce jeu d’action-réaction, et j’ai envie de le vivre simplement, comme les femmes le font sans aucun doute depuis la nuit des temps…

Commentaires

  1. Nadine, de l'autre bord de la rivière

    Oh oui, c’est bien réel cette communication… Je chante dans un choeur depuis près de 15 ans et il y a 9 ans, quand ma puce a commencé à faire ses cabrioles dans mon bedon, nous préparions le Requiem de Mozart (6e mois de grossesse au concert). Quand on chantait, c’était le calme plat, elle écoutait… Et dès qu’on arrêtait, elle me donnait de grands coups de pieds, semblant dire : « Heïlle ! Arrêtez pas ! C’est beau ! » Je peux te dire que ça a été le concert le plus émouvant de ma vie…

  2. Mijo

    Ton texte est très beau et émouvant. Je me revois il y a déjà un peu plus de 4 ans en arrière.
    Par contre, je n’ai pas compris le titre de ton texte. Pourquoi 101 ? Tu veux dire communication 1 sur 1 ou bien je me plante complètement.

  3. Déformation d’une ex-étudiante en communications: au Québec, le tout premier cours d’une discipline, celui où on nous inculque les bases, est toujours le cours « Quelque chose 101 » ;-)