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L’entrée en garderie

Martine Gingras

Vous saviez que Fanny n’allait pas encore à la garderie? En fait, elle n’y allait pas… jusqu’à tout récemment.

À sa naissance, j’ai passé un an avec elle à la maison. Puis je suis retournée progressivement au travail, d’abord à raison de trois jours par semaine pendant six mois, puis je suis passée à quatre jours; pendant ce temps, ce sont ses grands-parents qui s’en occupaient. Ma mère étant une merveilleuse pédagogue, directrice d’école retraitée, jardinière impénitente et artiste à ses heures, nul doute que la petite était entre bonnes mains.

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N’empêche, depuis quelques mois, nous avons remarqué quelques changements. La petite était toujours aussi heureuse de passer ses journées avec eux ou chez nous. Mais les fois où on arrivait à lui faire rencontrer d’autres enfants de son âge, on assistait dans les jours suivants à un grand bond en avant: langage, interaction, motricité… Nul doute que ces rencontres lui faisaient le plus grand bien, et qu’on voulait les multiplier, mais ce n’est pas facile de coordonner les agendas avec les parents qui ont des enfants du même âge et qui sont, eux aussi, retournés au travail.

Éventuellement, le gros mot a fini par sortir: GARDERIE. On l’a juste évoqué vite vite vite, puis on a oublié ça. Car quand j’envisageais mon prochain congé de maternité, j’avais une espèce de vision idyllique de moi, à l’ombre d’un grand chêne au milieu d’un champ baigné de soleil, un bébé adorable pendu au sein, avec Fanny qui ramasse des fleurs et nous les rapporte en riant… Hum! D’accord, j’exagère, mais à peine. Tout ce que j’essaie de dire, c’est que je n’avais jamais imaginé d’autre scénario que celui où ce congé serait l’occasion de m’occuper à temps plein non pas seulement de la petite nouvelle, mais aussi de ma grande de deux ans.

Je pense que je refoulais aussi un gros sentiment de culpabilité: en mon fort intérieur, je me disais que lorsqu’on a la chance d’être en congé à la maison, c’est aberrant d’envoyer son enfant se faire garder ailleurs.

Puis il y a encore eu d’autres rencontres avec des petits amis du même âge que Fanny, et toujours le même constat: c’est fou comme ça la transformait, comme elle semblait plus épanouie ensuite.

GAR-DE-RIE. Des occasions de jouer et de socialiser avec des enfants de son âge chaque jour de la semaine. J’ai pilé sur mon sentiment de culpabilité et laissé l’idée a fait son chemin. Peut-être que ce serait mieux pour elle d’être entourée d’amis. Peut-être aussi qu’une maman épuisée d’allaiter aux heures et demie, de jour comme de nuit, ne serait pas la personne idéale pour lui faire vivre les activités qui lui feraient le plus de bien.

Alors oui, la GARDERIE, pourquoi pas? J’ai commencé à regarder sur Ma Garderie ce qu’il y avait comme places disponibles dans mon secteur: il n’y avait des ouvertures qu’en milieu familial, ce qui me semblait une dynamique trop proche de ce qu’elle avait déjà vécu avec ses grands-parents, en plus de compliquer les choses pour avoir une place au même endroit lorsque ma deuxième sera rendue là.

J’ai fait quelques appels dans les CPE du coin pour voir où en étaient les listes (j’avais inscrit Fanny à sa naissance pour une place en milieu familial à un an, puis m’étais désistée et l’avais réinscrite pour un CPE à deux ans, «juste au cas-où»)… Partout, on m’a annoncé que ce ne serait pas évident de trouver. Les places sont calculées en fonction du nombre de bébés entrés au plus jeune âge, qui «graduent» de classe en classe jusqu’à la maternelle. Soit on met le pied dans la porte dès le début, soit on oublie ça!

J’étais un brin découragée, puis… le hasard a bien fait les choses (ou a voulu les rééquilibrer, puisqu’on venait juste de faire face à un imprévu majeur dans nos rénos): un petit de deux ans a quitté au seul CPE à distance de marche de la maison! Une garderie où va déjà la grande fille d’amis à nous, qui sont éminemment satisfaits et ne tarissent pas d’éloges à l’endroit de la directrice et des éducatrices. Le rêve devenu réalité, à un détail près: il y avait une personne avant nous sur la liste… mais deux jours plus tard, nous apprenions qu’elle avait finalement choisi d’attendre de voir ce qui se libérerait en septembre. Alors la place a été offerte à Fanny!

Voilà donc une autre des raisons de mon silence du dernier mois: entre les rénos, le suivi de grossesse et le boulot, on vivait aussi de grands chamboulements familiaux. L’entrée a été progressive: quelques heures plusieurs fois par semaine à la fin juin, des demi-journées depuis deux semaines et enfin, hier, la première longue journée, incluant la sieste de l’après-midi.

Comme pour bien nous montrer qu’elle était prête à vivre une journée complète, la petite est arrivée de belle humeur à la garderie. Pour la toute première fois, elle n’a pas versé une larme, se précipitant plutôt vers ses amis en riant et en envoyant un bécot volant à son papa sans plus se soucier de lui. Et le soir venu, c’est une petite fille joyeuse, reposée et bien fière d’elle qui m’attendait avec papa à ma descente du train.

S’il me restait le moindre doute sur notre décision, il est maintenant loin derrière. La GARDERIE? Quelle excellente idée!

Commentaires

  1. Sly

    Bonjour Martine!
    Nous avons vécu exactement la même situation, notre fils ayant commencé la garderie en mai (à 19 mois), alors que je partais en congé de maternité en juin. Après bien des tiraillements émotifs et un fort sentiment de culpabilité, avec le recul je dois avouer que c’était une bonne décision. Fiston aime maintenant beaucoup la garderie et ses nouveaux amis (quasiment trop, il chigne lorsqu’on part et ne cesse de nous répéter le nom de son éducatrice la fin de semaine!), et maman doit admettre qu’à 38 semaines de grossesse, elle aime bien avoir un peu de temps pour elle dans sa journée!

  2. Michèle

    C’est fou comment ce sentiment de culpabilité est présent lorsqu’on devient parent (surtout chez maman!). On culpabilise pour tout. Ça doit venir en accouchant!!! Martine profite du temps que tu as lorsque Fanny est à la gardo. Elle y est très heureuse. Vos retrouvailles seront plus magiques à la fin de la journée et avec un nouveau poupon se sera plus de sport…

  3. Isabelle

    Tu as pris la bonne décision. Je suis moi-même en 2e congé de maternité. Il m’arrive de garder mon plus vieux avec moi pour une activité spéciale et je me rends facilement compte qu’il y a un des deux qui « manque » de quoi dans la journée dans ce temps-là.

    Il y a des jours où je me demande comment ma maman faisait avec moi et mes frères…

  4. « Peut-être aussi qu’une maman épuisée d’allaiter aux heures et demie, de jour comme de nuit, ne serait pas la personne idéale pour lui faire vivre les activités qui lui feraient le plus de bien. »

    Oh je suis si d’accord ! Si la vie fait bien les choses et que j’ai un jour un bébé no2, c’est à ça que je pense d’abord dans l’idée que Léonard poursuive la garderie.

    Je suis heureuse de lire que Fanny s’y trouve bien ! :)

    Marie :)
    http://unefamilledelaterre.hautetfort.com/

  5. cricri

    Salut,
    Bonne décision, oui il faut le dire!!!
    Lors de mon congé parental pour ma 2ème fille, c’était une évidence de mettre ma seconde en « halte-garderie » vers 6 mois , c’est à dire 2 demi-journées/semaine, il est vrai que pour bien évoluer et avoir une vie sociale épanouie, rien ne vaut les expériences à l’extérieur du cocoon familial, et puis on a beau aimer nos enfants plus que tout mais arrive un moment où l’on ne peut plus se mettre à leur portée pour parler, jouer, etc…
    les enfants sont ravis de leurs aventures diverses et variées et rentrent le soir avec plein de choses à raconter, il n’y a rien de plus beau que de les voir arriver avec leurs dessins du jour et de vous le tendre avec fierté…(testé avec la première qui par la force des choses était chez la nounou dès mon retour au travail soit pour ses 3 mois!!!!)
    bizzz à vous et bon courage

  6. cricri

    Salut,
    Bonne décision, oui il faut le dire!!!
    Lors de mon congé parental pour ma 2ème fille, c’était une évidence de mettre ma seconde en « halte-garderie » vers 6 mois , c’est à dire 2 demi-journées/semaine, il est vrai que pour bien évoluer et avoir une vie sociale épanouie, rien ne vaut les expériences à l’extérieur du cocoon familial, et puis on a beau aimer nos enfants plus que tout mais arrive un moment où l’on ne peut plus se mettre à leur portée pour parler, jouer, etc…
    les enfants sont ravis de leurs aventures diverses et variées et rentrent le soir avec plein de choses à raconter, il n’y a rien de plus beau que de les voir arriver avec leurs dessins du jour et de vous le tendre avec fierté…(testé avec la première qui par la force des choses était chez la nounou dès mon retour au travail soit pour ses 3 mois!!!!)
    bizzz à vous et bon courage

  7. cricri

    heuuuu bug bug!!!
    désolée pour les 2 commentaires (identiques) envoyés, j’ai rien compris là!!!!!!

  8. « Dans le temps », ma mère était à la maison à temps plein et ma soeur et moi allions à la « pré-maternelle » dès 3 ans, quelques demi-journées par semaine. La formule idéale, je crois… Malheureusement, je doute de pouvoir la vivre avec mon fils et éventuellement mes autres enfants. Mais on verra bien en temps et lieu!

  9. « Peut-être aussi qu’une maman épuisée d’allaiter aux heures et demie, de jour comme de nuit »…

    Comme je te comprends ! C’est en pensant à ceci que je me dis toujours que, lorsqu’un bébé no 2 arrivera dans nos vies, Léonard continuera à aller à la garderie…

    Heureuse que Fanny aime son expérience :)

  10. Je vois qu’on n’est pas les seuls à faire face à ces réflexions et tiraillements de parents…

    cricri, une place à temps partiel, mon rêve! Mon CPE ne l’offre pas, mais je pourrai sans problème faire faire la « garderie buissonnière » à Fanny de temps à autre, quand je m’en sentirai l’énergie :-)

  11. Arf comme je te comprends… J’ai le même souci avec ma Lutinette qui doit aller à l’école en septembre… Comme je vais accoucher bientôt aussi, je me disais que j’allais la garder avec moi à la maison l’après midi… Et je crois que je suis tombée sur la seule école au monde poù les instits mettent la pression aux parents pour qu’ils mettent leurs enfants l’après midi et en plus à la cantine!! Pourtant je suis instit, et sincèrement j’ai jamais vu ça, ni mes collègues.
    Je ne vois pas l’utilité de la laisser dormir à l’école l’après midi alors que l’on va habiter à 100 m de là… autant qu’elle dorme à la maison!

    Moi aussi je veux profiter d’elle en même temps que je profiterai de mon bébé: surtout que c’est la dernière année que je pourrai le faire…
    Enfin bref je tye comprends tout à fait! Courage Martine!
    Gros bisous :)
    Lutin

  12. Cali

    Et bien de mon côté je suis enceinte de 22 semaines, ma première puce a 19 mois et va à la garderie à temps plein depuis février…
    Nous avons tourné les choses dans tous les sens et une seule possibilité s’imposait: pour payer notre maison, nous devions travailler tous les deux, et comme j’ai un temps plein de 40 heures, c’était forcément garderie à temps plein aussi!
    Et même si dans un monde idéal Anaé serait sans doute mieux avec maman, je dois dire que ma fille est totalement épanouie avec nous, car elle sait que nous sommes là à son réveil, et que nous la cajolerons avant le dodo du soir, que nous jouerons avec elle avant le souper et le bain. Bref, elle a une belle routine et je ne me sens pas coupable du tout!
    Sa petite soeur s’en vient en novembre et elle restera à la garderie 2 jours par semaine environ, pour ne pas couper ce lien, mais je veux aussi profiter d’elle et qu’elle ne se sente pas exclue lors de la venue de sa soeur…
    Et puis papy et mamie ne seront pas loin non plus cette année!

  13. Julie de Québec

    On anticipe tous la GARDERIE. On cherche, on cherche. On me disait: tu verras quand ça va cliquer, tu vas le sentir! On voudrait bien repousser cela à plus tard. Et bien on a fini par trouver, par référence d’une collèque de travail, la GARDERIE. Non seulement faut-il qu’il y ait de la place mais c’est aussi vrai qu’il faut que l’on ressente quelque chose en s’y rendant. Ce matin fut la grande première pour Thomas. Papa est aller le chercher à 10h00. Tout s’est bien passé. OUF! On se sent bien maitenant, et de voir le petit qui désire tant rencontrer des enfants. J’ai aussi hâte de voir comment se déroulera la 1ère journée complète incluant la sieste.

    Je suis ravie que la petite Fanny ait aussi SA place. Profites-en chère Martine, tu en aura besoin bientôt.

  14. ghs

    POurquoi faire des enfants si vous n etes pas capable de les éduquer, stimuler, les amener au parc pour qu ils socialisent? La garderie, oui, aux parents qui travaillent et qui en ont besoin.Si nos parents pouvaient s occuper de 5 ou 6 enfants a la fois pourquoi pas les parents d aujourd hui? On veut des enfants élever par la société.

  15. Ah, ces anonymes qui débarquent avec une recherche rapide dans Google et qui se défoulent, se lancent dans des jugements de valeur en lisant en diagonale… J’espère qu’au moins, ça vous a fait du bien!

    Je prends quand même le temps de vous rappeler qu’on n’est plus à l’époque de nos parents, alors qu’une majorité des mamans du voisinage étaient au foyer, et qu’il y avait plein de petits amis tout autour pour socialiser. Quand je garde la mienne avec moi, c’est un parc vide d’enfants de son âge qui nous accueille.

    Les lecteurs plus attentifs auront compris qu’il n’était pas question d’une démission parentale ni de s’en remettre à la garderie pour jouer le rôle d’éducateur. Simplement, la garderie est la solution idéale dans notre situation, dans le contexte actuel, pour lui permettre de rencontrer des petits amis sur semaine. N’oublions pas aussi qu’elle devra bien y retourner quand je recommencerai à travailler dans quelques mois, et que le système actuel de garderie n’offre pas la possibilité de jouer au yo-yo et de retrouver sa place si on la libère pendant un temps!

    Commentaires fermés, comme ils auraient dû l’être après 30 jours.