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Mon beau sapin…

Martine Gingras

Ah, mon beau sapin, roi des forêts… Qui eut cru que ce serait un jour un acte politique de te choisir? Car te voilà au coeur d’un débat entre écologistes, qui ne s’entendent pas sur le choix le plus vert pour Noël: les uns te veulent naturel (car tu es ainsi biodégradable), en autant que tu sois cultivé localement, alors que les autres te veulent plutôt artificiel, idéalement fait de matériaux recyclés, et ainsi réutilisable d’année en année. Allez, tous en choeur: Mon beau sapin, roi de la cour à scrape…

Il y en a même un qui suggère de te remplacer par une grande plante tropicale. Une plante tropicale! Je suis généralement la première à vouloir faire évoluer les traditions, mais de là à inciter la population d’un pays d’hiver et de conifères à remplacer l’arbre de Noël traditionnel par une plante tropicale au nom de l’écologie? Shilvi (seuls les parents comprendront la référence) ne croyait pas si bien dire en chantant Noël sous les palmiers

Il faut croire que, pour certains, c’est la guirlande qui fait la tradition. Ce qu’il y a dessous leur semble interchangeable.

Pour moi, le sapin demeure au coeur de la magie des Fêtes. Il faut savoir que mon père en a lui-même cultivé pendant plusieurs années. J’ai grandi avec un majestueux sapin baumier trônant fièrement dans le salon chaque hiver, avec une odeur résineuse unique qui embaumait la maison pendant plusieurs semaines. J’ai envie que, pour ma fille, Noël évoque ce même plaisir des sens…

Sans compter que ce parfum est non seulement agréable, mais aussi thérapeutique: il n’y a rien comme l’odeur du sapin baumier pour stimuler les défenses immunitaires, et donner un coup de pouce au système respiratoire, mis à rude épreuve dans nos maisons où l’air ne circule pas assez pendant les longs mois d’hiver.

Vous me direz qu’on peut aussi bien choisir un sapin artificiel et diffuser de l’huile essentielle de sapin pour agrémenter la maison. Oui, bien sûr, mais comment croyez-vous qu’on la fait, l’huile essentielle de sapin? Mais oui: avec des sapins naturels. Alors tant qu’à les cultiver et les couper, autant profiter aussi de leur majesté quelques semaines par année, au lieu de se la procurer en petite fiole…

Sapin-au-petit-matin-002.jpg

Commentaires

  1. On peut aussi choisir un vrai sapin… en pot ! Comme ça, on le replante dans le jardin ou on l’offre à quelqu’un qui a un jardin.
    Parce que tu as raison, Noël sans l’odeur de résine, c’est plus Noël… ;)

  2. Marianne

    Bonjour!
    quel beau hasard! j’ai entendu parler des sapins en pot aujourd’hui et je me demandais justement où m’en procurer un. Question d’enjoliver un petit appartement d’étudiante tout en y mettant l’ambiance des fêtes malgré le manque d’espace. Dites-moi, vous savez où on peut en acheter un?

  3. C’est super, l’idée d’un sapin en pot… Par contre, il faudra sûrement ensuite le garder à l’intérieur tout le reste de l’hiver, non? En tout cas, mes sapins de Noël ont toujours eu le temps de commencer à faire des bourgeons vers la fin de la période des Fêtes: avec la chaleur ambiante, ils se croient au printemps! Je les imagine mal survivre à une rencontre soudaine, ou même progressive, avec le froid de janvier…

  4. J’imagine Fanny assise, quelques secondes, devant ce beau sapin et tendre la main pour le toucher voire le humer.

  5. Mijo, oh que si, elle tend la main! Mais assise, la Fanny? Oublie ça! Elle est debout, agrippée à un paravent (qu’on a placé à l’horizontale pour la tenir à distance et l’empêcher d’aller tirer/manger le sapin), et elle lance de grands cris de joie: «AAAAAAAAAAAAAH!»

  6. biscornu

    J’ai eu vent, d’hiver bien sûr, de ce débat récemment… Il me semblait pourtant que le débat était réglé!

    La culture du sapin de noël a permis de recycler des friches et des pacages improductifs et de dynamiser l’économie de plusieurs régions.

    Et puis, la culture d’un sapin de noël, c’est guère différent de celle d’un artichaut, qui a un cycle de vie de 5 ans, au lieu des sept à neuf que prend un sapin. On le récolte et on le remplace par un petiot. C’est un jardinage comme un autre, quoi. Tout le long de sa croissance, il agit comme un purificateur de l’air. Le sapin artificiel, au mieux, il est fait de matière recyclée mais, toujours, à base de pétrole.

    Bien sûr, c’est pas une culture franchement bio; on y emploie des pesticides et des engrais minéraux. Mais bon, faut pas prendre les producteurs pour des connards. Si y a moyen de réduire ces applications, ils emboîtent le pas, comme les autres agriculteurs. C’est que, c’est pas donné, ces cochonneries!

    Pour ce qui est des sapins en pots ben, si vous voulez planter un arbre, lâchez-vous lousse mais, je suis pas sûr que vous allez y trouver votre compte en replantant un arbre qui a été taillé chaque année pour augmenter sa densité à la base. Il y a pas mal mieux et moins cher en pépinière…

  7. Hi hi, c’est bien pour ça que j’avais écrit « quelques secondes » !!!!

  8. Les premiers Noëls d’un enfant sont des moments très doux et surtout inoubliables.

    De plus, j’ai pris soin de conserver plusieurs catalogues des Fêtes en guise de souvenir. Je suis certaine que mes enfants sauront apprécier le geste plus tard… Et le plaisir de feuilleter la section jouets. WOW!

  9. Maud

    Nous préparons notre sapin ce week end et je vais le chercher chez IKEA (une grosse chaine de meubles suedois qui font fureur en france). Ils sont pas tres chers et aprés ils les recupèrent pour les recycler contre un bon d’achat!!! bonne idée pour les français.

    Sinon quel type de paravent utilises-tu pour protéger ta fille et le sapin par la même occasion car Jeanne a 10 mois et j’ai peur des catastrophes!

  10. Maud, nous faisons un usage détourné d’un grand paravent de chambre, en métal et en rotin tressé… on l’a replié et couché sur le côté, en le faisant tenir avec des meubles (dur à expliquer!) et en protégeant les pattes métalliques avec… un BAS DE NOËL!

    Biscornu, il n’y a que toi pour défendre une cause en réunissant aussi élégamment le sens commun et le savoir… tu ferais l’envie de bien des vulgarisateurs, tu sais?

  11. Vérouche

    Vu dans la circulaire de Canadian Tire un support à réservoir qui permet, pour « seulement » 50 $, d’avoir « Un arbre bien droit, sans frustration! » C’est vraiment le comble de la consommation! Mieux vaut donner ce montant à un organisme communautaire…

  12. Marie-France

    Tu as bien raison Martine de dire que le sapin demeure au coeur de la magie des Fêtes…

    Avec nos trois adolescentes, et ce, depuis plusieurs années, nous avons pour tradition de réserver une soirée en famille afin de monter le sapin. Pour l’occasion, nous dégustons tout au long de la soirée des petites bouchées qui constituent notre guelleton, tout en accrochant les décorations.

    Depuis le début de notre mariage (il y a 17 ans), nous avons l’habitude de toujours acheter une décoration pour l’arbre lorsque nous sommes en vacances. Nous essayons de trouver une décoration qui représente l’endroit que nous avons visité. À titre d’exemple, lorsque nous avons visité le Grand Canyon, nous avons trouvé dans une boutique de Noël une décoration en forme de cactus.

    Notre collection a ainsi grossi au fil des ans. Ainsi, notre arbre de Noël se transforme à chaque année en arbre de souvenirs. Ça devient la soirée des « Te rappelles-tu….. ». Nos filles ont un plaisir fou à redécouvrir ces décorations qui leur remémorent de joyeux souvenirs… Ce sont ces petites choses qui créent des liens familiaux solides et une douce complicité.

    Profite bien de ce premier Noël avec ta petite. Noël vu à travers les yeux de nos enfants, c’est magique!

  13. Je ne peux m’empêcher que d’en ajouter. Enfant, j’ai connu peu de Noël avec un vrai sapin, à l’adolescence, mon père nous amènenait dans le bois se choisir un arbre. Au début de l’âge adulte, il a continué à aller chercher son arbre, mais il devenait la risé de toute la famille, comment faisait-il pour choisir le plus croche et le moins touffu d’années en années! Maintenant que je suis mère et que j’ai la possibilité de le faire, je reproduis ce geste avec mes enfants(pas cette année, seulement papa était capable de partir avec eux, grosse bédaine ne rentre plus dans des pantalons de neige!) Alors, par une belle soirée de décembre, on part en famille dans le boisé à côté de notre maison pour aller chercher notre arbre de Noël. On prend toutefois la peine à l’automne de faire une inspection de quel arbre sera le mieux pour offrir la chance à son voisin de prendre plus de place. Donc, papa utilise sa scie(dans un vrai compte, papa utiliserait une scie à main) et coupe l’arbre qui est rapporté par les enfants à la maison, avec un peu d’aide aussi! On le taille, enlève les branches qui sont moins belles, récupéres celles qui sont belles mais qui sont trop basses pour les replanter ailleurs(Lee Valley offre un bel outil pour faire ce travail, mais une bonne perceuse fait aussi l’affaire). Par la suite vient le moment de la décoration. Maman profite d’une sieste ou d’une soirée pour installer les lumières, ça pique un sapin! Par la suite, on fait des ornements selon un thème en pâte de sel et on les installes dans le sapin. Aujourd’hui, nous sommes à l’étape guirlande, et comme le sapin a une thématique alimentaire cette année, les enfants feront des guirlandes en réglisses dans lesquelles seront enfilés des céréales fruits loops. Maman a fait sécher des tranches d’oranges également. On termine le tout pour demain et on essait d’en profiter le temps que ça dure. Particulièrement de la délicieuse odeur qui s’en dégage!