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Retrouvailles austères

Martine Gingras

Pendant mes deux années d’études collégiales, je travaillais comme surnuméraire à la bibliothèque de mon cégep et j’étais chargée, l’été, de faire la « lecture des rayons », c’est à dire de reclasser le joyeux bordel qu’avaient instauré les usagers pendant l’année. Ce faisant, je mettais la main sur de nombreux livres que je dévoraient les uns après les autres.

C’est à cette époque que j’ai pénétré pour la première fois, très timidement, dans l’imaginaire de Paul Auster, avec Le voyage d’anna blume (In the Country of Last Things). Arrivée aux dernières pages, je me souviens avoir ralenti la cadence de ma lecture, ne voulant pas m’extraire de cette réalité déstabilisante, régie par ses propres règles… Par la suite, je n’ai eu de cesse de découvrir le reste de son oeuvre, que j’ai parcouru depuis l’incontournable trilogie new-yorkaise, puis au fur et à mesure de leur publication, jusqu’à Le Diable par la queue (Hand to Mouth: A Chronicle of Early Failure ). coverPuis, moins par manque d’intérêt que par une surenchère d’intérêts, qui m’ont fait délaisser un peu la lecture de romans au profit de la cuisine, du travail, du jardinage et de bien d’autres choses (dans l’ordre ou dans le désordre), j’ai pris un peu de retard et Auster a eu le temps de faire paraître quelques titres sans que je les lise…

Grâce à mon récent abonnement à la bibliothèque municipale, je renoue avec grand plaisir, depuis quelques jours, avec l’univers unique de Paul Auster. D’abord Tombouctou (Timbuktu — qui m’a semblé inégal, mais dont la lectrice avide que je suis ne s’est pas moins régalé) et maintenant le Livre des illusions (The Book of Illusions). Celui-ci est définitivement un « bon Auster » et j’aurai beau lire moins vite à la fin, comme à l’époque du Cégep, il sera malheureusement bientôt terminé.

Après, je m’attaque aux quelques romans de David Lodge que je n’ai pas encore lus…