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De vraies mômans… et de vraies copines

Martine Gingras

Bébé naît. On apprend à vivre à un autre rythme. Sans aucun rythme, en fait, du moins pendant quelques semaines. Quelques mois, parfois. Dormir, manger, se laver: autant d’activités qu’on essaie tant bien que mal de caser entre deux boires et changements de couche. Quand on n’a pas de temps pour combler ses besoins primaires, on en a encore moins pour les besoins secondaires.

Parmi mes besoins secondaires à moi: le sôôôcial. J’ai reçu un minimum de visites, juste la famille, et puis ceux auxquels je n’arrivais vraiment pas à dire non… ou qui proposaient de venir faire le ménage ou un repas en échange du privilège de tenir le vénérable poupon quelques minutes (j’ai vraiment le sens des priorités; d’ailleurs, histoire de me glisser parmi les premiers visiteurs, je propose d’emblée d’aller cuisiner pour les nouveaux parents de mon entourage!)

Puis bébé grandit. Se trouve un rythme. On reprend le nôtre. On voudrait bien voir du monde, mais la fascination pour le bébé naissant ne durant que quelques semaines, plus personne ne trouve de temps à l’agenda pour venir admirer la première dent, repérer le mot «maman» parmi les vagissements du petit, ou encore confirmer que le caca du bébé allaité exclusivement sent suuuuuper bon…

Plus personne à voir, et ce congé de maternité qui n’en finit plus! Faute d’amis, on décide de se rabattre sur ses semblables, et on se met à chercher des occasions de rencontrer d’autres mères en congé de maternité. Enwèye le cardio-poussette, le yoga post-natal, les forums de maternité… À force d’efforts, on finit par trouver. De toute façon, on est si mal prise que si la mère de Caillou se proposait de nous tenir compagnie, on ne la refuserait pas! Avec les autres mômans, on s’organise des «play dates», des journées où les petits jouent ensemble pendant que les mômans placotent.

Puis le congé de maternité se termine. On a de nouveau un réseau sôôôcial. On n’a plus besoin de voir les mômans. Et on se surprend à prendre rendez-vous quand même. À toutes trouver du temps dans nos agendas redevenus surchargés. À penser que ce n’était peut-être pas juste pour les bébés qu’on se voyait. Qu’on est peut-être devenues de vraies copines.

Mais au fait, de vraies copines, qu’est-ce que c’est?

De vraies copines, ça continue de se voir toutes seules, comme des grandes, même quand les bébés n’y sont pas pour justifier la rencontre.

De vraies copines, ça parle sans tabou de gastro, de job, de sexe, de garderies ou de rénovations de salle de bain.

De vraies copines, ça écoute et ça donne son avis, mais ça ne juge pas.

De vraies copines, ça veut tous les détails croustillants. Et ça en donne.

De vraies copines, ça se voit souvent. Mais pas assez souvent.

De vraies copines, ça se passionne pour les histoires de beubé des autres (ou en tout cas, ça fait semblant de s’y intéresser, pour avoir ensuite un public à l’écoute de ses propres histoires de beubé ;-))

De vraies copines, ça se prodigue des conseils personnels et professionnels la tête dans les nuages, mais les deux pieds sur Terre.

De vraies copines, ça vous refile un livre rigolo qui vous explique ce qu’est Une vraie maman avant votre semaine de vacances, gratuitement, comme ça, juste pour vous faire sourire.

vraiemaman.jpg

Merci, zia. Merci, bibitte. Je suis sûre que la maman de Caillou n’aurais jamais pensé à ça :)

Commentaires

  1. il est minuit vingt trois et je tombe sur ton blog. Alors je lis ce billet. Je te laisse un petit coucou pour te remercier car ce que je lis me transporte quelques années en arrière. Le tri naturel des copines a dû se faire pour ma part. Mais les copines qui restent depuis l’arrivée de mes deux filles, et les nouvelles copines, sont vraiment comme celles que tu décris. Y’en a moins mais c’est de la super qualité fiable.

  2. Il est si beau, ton billet! Tellement vrai.

    Une vraie copine, c’est celle qui ne te demandera jamais de justifier, celle qui va te prendre comme ça vient, qui ne regardera jamais les minous sur le plancher, celle qui ne se gênera jamais de t’appeler si elle a besoin, celle qui oubliera les jouets partout dans la maison ou les journaux pas ramassés. Elle va sonner chez toi et va te dire: » J’viens te voir, TOI. » Puis elle va s’asseoir et va s’intéresser à ce que tu as à lui dire, toujours sans juger et sa courte visite va être comme une bouffée d’air frais.
    Puis, la vie fera peut-être en sorte que ses visites vont s’espacer mais, malgré tout, qu’on ne la voit qu’une ou deux fois par année, le temps n’aura jamais étiolé ce lien profond qui nous unit. Puis chacune de ses rares visites sera toujours comme une bouffée d’air frais.
    Momo, si tu lis ce message, c’est à toi que je pense.

    Merci, Martine, tu viens de me faire penser que ça fait un sacré bout de temps que je ne lui ai pas parlé à ma Momo.

    Voilà, c’est ma définition de la vraie copine.

  3. Des vraies copines, est-ce que ça vous redonne les vêtements qu’elles vous ont déjà empruntés la fois où la couche de juniorette a débordé?

  4. Ben là…j’ai l’émotion qui me prends tout à coup :-)
    Bonne semaine.

  5. Caroline

    Une chance que les vraies copines sont là! Pas juste quand la tomate explose, mais quand la joie déborde ou quand nos mains sont tellement abimés d’avoir trop lavé les planchers après une bonne gastro familiale et qu’elle nous donne de la crème;-). La mienne, ma vraie amie, je ne saurais m’en passer… On peut se parler, écrire et même se voir plusieurs fois par jour/semaine et c’est toujours l’fun! Mais là, elle me manque tellement. Nos horaires sont un peu trop fou…

  6. Tu sais, mes enfants sont grands maintenant. Mais lorsqu’ils étaient petits, j’ai fait partie de groupes comme ceux dont tu parles. Et aujourd’hui, 20 ans plus tard, je rencontre encore ces femmes dans les magasins des environs et c’est toujours avec beaucoup de plaisir que nous nous revoyons. Donc, tu vois, tu peux créer de belles amitiés durables de cette façon.

  7. Tu sais, mes enfants sont grands maintenant. Mais lorsqu’ils étaient petits, j’ai fait partie de groupes comme ceux dont tu parles. Et aujourd’hui, 20 ans plus tard, je rencontre encore ces femmes dans les magasins des environs et c’est toujours avec beaucoup de plaisir que nous nous revoyons. Donc, tu vois, tu peux créer de belles amitiés durables de cette façon.

  8. je suis super d’accord avec toi, voilà ce que c’est que des vraies copines! malheureusement plus le temps avance et plus il y a d’enfant, plus le boulot est prenant et moins on se voit! dommage… ça me manque ce temps du congé maternité ou on pouvait se voir sans être pressé, se ballader, faire du shopping, merci de me rappeler tous ces bons et beaux moments avec ton billet!

  9. Alain Roy

    De vrais amis, ça accepte le fait de moins voir les nouveaux parents mais en même temps, ça accepte de passer la fin de semaine avec les jumeaux pour que les parents passent une fin de semaine à décrocher réellement (parce que se déguiser en truc médiéval pendant une fin de semaine, ça fait partie de ma définition de décrocher parfaitement!)

    La prochaine personne qui me dit que c’est cute des jumeaux, je lui fais avaler sa déclaration… pas pantoute;) C’est deux individus avec des besoins DIFFÉRENTS et pas du tout SYNCRONISÉS! Donc, quand tu as la paix avec un, l’autre déclenche sa panique…

    Oupsss… je dois rappeler mes amis, je leur ai promis un souper de fête!?!? Maudit retour aux études.. comment font les parents qui sont à l’université? Ce sont des héros à mon avis!

  10. ddchka

    Mon fils est ado maintenant. Et mon cercle d’amies a maintenant des ados. C’est précieux. L’expérience de l’une qui sert a l’autre et a l’autre et a l’autre.

  11. ddchka

    Mon fils est ado maintenant. Et mon cercle d’amies a maintenant des ados. C’est précieux. L’expérience de l’une qui sert a l’autre et a l’autre et a l’autre.

  12. ddchka

    Pour ma part, depuis le jour ou mon fils avait la taille d’une petite crevette nordique dans mon utérus, ma bande d’amies s’est révélée très précieuse.

    Aujourd’hui nos enfants sont des ados, et nos partages sont plus qu’intéressants et constructifs.

    Martine, longue vie au réseau de filles-amies-mômans auquel tu appartiens. C’est aussi important que ton jardin potager.

  13. Ah ben, ça alors, on parle de nous, youhaaaaa et avec de bons mots :c)

    J’suis toute émue moi aussi et tout ce que tu décris est partagé. J’espère qu’on va continuer à s’organiser des diners en ville durant de nombreuses années encore;-)

  14. Bibitte et zia: ça vous apprendra, c’est vous qui avez commencé, avec votre surprise ;-) Et puis préparez-vous, car d’après les commentaires, on est parties pour se voir pendant encore vingt ans!

    Souimi, tes ajouts à la liste des définitions sont plus que pertinents.

    Caroline: Définitivement! Mais SURTOUT, la vraie copine, elle prête les vêtements de rechange, et elle se retient de commenter quand l’autre se plaint que le père oublie de mettre des trucs essentiels dans le sac à couche. Et toc ;-)

    Alain Roy: tu m’as l’air d’un pas pire héros aussi…. ce ne sont pas tous les amis qui feraient ce que tu fais. Même les vrais!

  15. Hum, oui. Mais je ne croyais pas que des vêtements de rechange, c’était essentiel… Hin, hin.

  16. Ally

    Je suis tombée sur ton blog en cherchant une recette de poulet satay! Maman d’une petite pucette de 2 mois, je me suis tout à fait retrouvée dans ta description qui m’a fait beaucoup rire.

    Pour le moment, avec les amies, ça tient la route, mais ça demande presque autant d’attention que de s’occuper d’un bébé.

    A+

    Ally

  17. Un billet qui me redonne espoir de socialiser un jour! ;) Moi je ne connais que des maman virtuelles, pourtant quelques-unes sont devenues des copines. Au réel, peu de mes amis ont des bébés et comme tu le dis la fascination du bébé naissant s’estompe vite! M’enfin…

  18. Ann

    C’est tellement vrai ce que tu écris. Ma fille va avoir un an d’ici quelques jours et c’est tellement ce que je vis présentement. C’est drôle que je tombe là-dessus aujourd’hui car demain j’ai un dîner retrouvailles avec des filles que j’ai connu en congé de maternité. On se l’était promis mais j’avais peur que ça ne se fasse pas mais voilà, on a tenu parole et j’en suis très heureuse.

  19. Annie

    Tout ce que vous racontez est encourageant pour moi. J’ai 22 ans et je suis enceinte de 6 mois. C’est pas beaucoup mais c’est beaucoup quand-même. Le problème, c’est qu’il m’arrive de déprimer un peu parce mon réseau sôcial à moi, il est loin… J’ai déménagé à Montréal avec mon amoureux pour quand j’ai commencé l’université, et mes amies de longue date et mes parents sont toujours à Québec… Je sais que ce n’est pas si loin, mais je m’inquiète de plus en plus en pensant que je n’aurai peut-être pas ma grande soeur avec moi dans la salle d’accouchement si ma petite princesse décide de chambouler son horaire pour arriver en avance et faire une entrée remarquée. Il me semble que e je gagnerais à connaître d’autres mamans dans mon état, mais c’est plutôt difficile. Dans mon coin, pas de cours prénatals si on n’est pas considérés comme une famille défavorisée, et je suis la première de toutes mes amies à passer par là. Si on ajoute des rencontres assez rares avec mon médecin, je dois m’en remettre à mes lectures, aux sites internet que je consulte au lieu de faire mon travail et aux précieux conseils de ma mère et de ma belle-mère, prodigués par téléphone, une fois par semaine environ.
    En fait, quand j’y pense, je suis quand-même bien entourée, c’est juste que je suis anxieuse, et je me demande comment je vais retourner dans mon cercle social une fois que ma petite aura pointé le bout de son nez… C’est peut-être parce que plus ça avance, et moins je me sens une personne à part entière (pas tout à fait une, mais pas tout à fait 2 non plus). On verra comment ça avance plus tard.

    Je suis désolée pour l’espace que j’occupe avec mon message (et mon bedon), mais j’ai découvert le site aujourd’hui et je viens de lire à peu près tous les messages de la section maternité, ce qui m’a un peu trop inspiré.

    Continue avec cette super fenêtre sur ton existance, c’est vraiment intéressant.

  20. Ah oui, c’est important, les amies! J’ai hâte de voir ce que ce sera lorsque j’aurai mes bébés… Mes amies sont habituées de me voir me déplacer facilement à Montréal, mais je crois que je vais peut-être leur demander de faire le trajet jusqu’à mon petit village, dorénavant! C’est la même distance, mais c’est donc difficile de faire sortir un Montréalais de sa ville! ;c)

    Je te souhaite de cultiver ces amitiés aussi bien que tes tomates l’été! :cD