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Entre la couche et le petit pot

Martine Gingras

J’ai beaucoup hésité à parler de ce qui suit sur les Banlieusardises, préférant vivre cette aventure tranquillement, au rythme de ma fille, sans avoir à me soucier de l’opinion publique sur un thème que je sais épineux… Je m’attends à ce que certains y voient une lubie de parents, voire même de l’autoritarisme, alors que ce n’est pas du tout de cela qu’il question (c’est même plutôt l’inverse). Mais comme ce sujet qui me touche de près vient d’être abordé dans le forum de mon propre site, je n’en peux plus de trépigner et de me mordre les lèvres… Alors j’ose sortir du garde-robe, ou plutôt, de la salle de bain!

Une mise en contexte, tout d’abord: ma petite a toujours signalé de manière très évidente son indignation quand sa couche était mouillée. Sans doute parce que je répondais prestement à ses cris, elle a peu à peu commencé à signaler non pas la couche mouillée, mais l’imminence d’une couche mouillée, avec pour résultat qu’elle m’offrait une jolie fontaine à admirer lorsque je défaisais sa couche encore sèche sur la table à langer!

Il y a quelques mois, une copine qui a vu le manège m’a dit avoir entendu parler de l’hygiène infantile naturelle, selon laquelle le détour par les couches pendant les première années de vie ne serait nullement nécessaire. Elle avait trouvé l’idée surprenante, voire saugrenue, mais ce qu’elle venait de voir lui faisait reconsidérer l’intérêt de la chose! Curieuse, j’ai fait quelques recherches sur le sujet et ai commandé un livre: Diaper Free, d’Ingrid Bauer.

J’y ai appris que, tout comme le bébé a conscience de sa faim dès la naissance, il est aussi conscient de ses besoins d’élimination. La manière dont on répond à ce besoin détermine la façon dont bébé fera l’apprentissage de la propreté: si on laisse bébé faire dans sa couche, on lui apprend que l’élimination doit être faite là-dedans (ce qu’on doit ensuite lui désapprendre plusieurs mois plus tard). Mais si on répond rapidement aux signaux que bébé donne en l’amenant au-dessus d’un récipient, on l’habitue à signaler son besoin, tout comme il communique sa faim, sa douleur, ou autre. C’est le même principe que l’allaitement à la demande, mais pour l’élimination!

À la lecture du livre de Bauer, j’ai constaté que j’avais instictivement répondu ainsi à ma fille depuis ses premiers mois de vie: comme je décodais et répondais prestement aux signaux qu’elle donnait, elle a continué de manifester ses besoins, et elle a même appris qu’en les anticipant, elle pouvait s’épargner le désagrément de la couche mouillée.

J’ai été fascinée par la lecture de Diaper Free, et j’ai décidé de mettre en pratique plusieurs aspects de la méthode, qui va plus loin que la simple réponse au signal du bébé, incitant à établir une véritable communication autour du besoin d’élimination. Ainsi, on répond, oui, mais on associe aussi des mots et/ou des sons à l’élimination, qui permettent éventuellement de suggérer à bébé lorsque ce serait opportun de faire le vide (avant de partir en promenade ou avant le dodo, par exemple). De plus, on apprend à reconnaître le rythme du bébé, et à savoir qu’il a systématiquement envie au lever, x minutes après un boire, etc.

Cela dit, je n’applique pas entièrement à la philosophie du «sans couche», adoptant plutôt un système mixte: je continue d’utiliser des couches, mais depuis trois mois, au lieu d’attendre qu’explose la jolie fontaine sur la table à langer, je l’amène directement sur le petit pot. Il y a eu des journées magiques où je n’ai eu recours qu’à deux ou trois couches en 24h (un grand soulagement pour une maman qui a choisi les couches lavables, je vous assure), mais en moyenne, je dirais qu’on fait du moitié-couche, moitié-petit pot. Même ses grands-parents, qui la gardent de temps en temps, ont appris à reconnaître ses signaux!

Sera-t-elle tout-à-fait propre plus ou moins tôt qu’un bébé élevé aux couches à temps plein? Je n’en ai aucune idée, et honnêtement, toute la question de la «propreté» ne fait pas du tout partie de mes préoccupations à l’heure actuelle. Mon objectif n’est pas de la rendre propre, mais de lui éviter autant que possible ce qu’elle semble considérer comme le désagrément ultime: une couche souillée!

Commentaires

  1. Elise-Anne

    Totalement fascinant! Merci Martine d’avoir osé aborder le sujet. Combien d’autres réflexes innés réprimons-nous chez nos tout petits pour les rendre « conformes » à la société dans laquelle nous évoluons??? Ça fait sérieusement réfléchir. Comme quoi on devrait plus souvent faire confiance à notre instinct.

  2. Elise-Anne

    Totalement fascinant! Merci Martine d’avoir osé aborder le sujet. Combien d’autres réflexes innés réprimons-nous chez nos tout petits pour les rendre « conformes » à la société dans laquelle nous évoluons??? Ça fait sérieusement réfléchir. Comme quoi on devrait plus souvent faire confiance à notre instinct.

  3. Moi, j’avais lu que dès qu’un enfant est capable de gravir deux marches d’escalier, ça voulait aussi dire qu’il était également capable de contrôler son sphincter et pouvait donc être propre assez rapidement.
    Pour mes fils, ça s’est révèlé exact. Ils ont été propres assez tôt le jour et assez vite aussi la nuit (j’avoue avoir laissé les couches plus longtemps la nuit).

    Mais en lisant ton texte, je me dis aussi qu’en fait, j’étais aussi attentive à leur besoin, à leur rythme et c’est peut-être aussi pourquoi ils ne voulaient plus de leur couche et pas seulement le fait de savoir gravir des marches !!!!

  4. Je suis très surprise par ton texte, mais c’est tellement fascinant. Maintenant, je comprends mieux pourquoi certains parents se vantent que leur enfants sont propres avant un an, personnellement je pensais silencieusement que les parents avaient éxagérés la vérité, mais je constate donc que c’était la vérité, ou du moins une possibilité.

    Je te trouve très bonne de décoder ce genre de signal. Et j’envie ta patience aussi, car ça en prend tout de même pour arriver à ce résultat avec un jeune enfant. Je ne changerais pas de méthode pour la tienne, car je crois pas que j’en serais capable, mais j’admire cette méthode et également j’apprécie la source d’informations marginales que tu représentes!

    Bravo à maman pour cette belle expérience.

  5. À cause des complications de mon accouchement, mon homme a pris l’habitude de changer la petite. Vite, il a constaté ce phénomène qui l’a joyeusement étonné plus d’une fois! Après lecture de ce pots, on va regarder ce phénomene de plus près…

  6. françois

    Je suis futur papa, merci voilà une pure bonne nouvelle!!!

  7. Super intéressant… Ma petite a tout juste 2 mois et je n’arrive pas encore à reconnaître ses « signaux » comme tu dis… As-tu des trucs? Comment as-tu pu découvrir ceux-ci?

  8. Caroline, il y a certains universaux, dont parle zia dans le forum à l’adresse fournie dans mon texte, mais pour le reste, dans mon expérience, c’est une question de communication, d’écoute et de renforcement: sois attentive aux sons et aux mimiques qu’elle fait avant de faire ses besoins (il peut y en avoir une grande variété), et tu vas finir par en reconnaître qui reviennent… de ton côté, en réagissant aux sons que tu reconnais, tu vas faire du renforcement, ce qui va encourager bébé à utiliser le signe par lequel il est le mieux compris.

    Si tu envisages sérieusement de te lancer dans l’aventure, je te recommande chaudement la lecture du bouquin, qui va beaucoup plus loin que ce que j’ai le temps d’expliquer et d’évoquer ici!

  9. marie

    bonjour!

    Si j’ai bien compris, le livre auquel vous faites reference sera édité en français pas avant le mois de mars prochain.
    – « Sans couches, c’est la liberté! A la redécouverte de l’Hygiène Naturelle du Bébé » d’Ingrid BAUER paraîtra en mars 2006! Vous êtes nombreux à l’attendre!

    L’avez lu en français ou en anglais?

    Merci par avance!

  10. J’ai lu la version originale, je n’étais par ailleurs même pas au courant de la parution prochaine en français!

  11. Elise

    Bonjour,

    Comme je l’ai écrit dans le forum, j’ai trouvé le livre « Hygiène naturelle de l’enfant » de Sandrine Monrocher chez Archambault.

    [url]http://www.archambault.ca/store/wGet_Product.asp?sku=001623704&type=5&dept=[/url]

  12. marie

    Merci Elise pour l’info!

    Je vais pouvoir l’acheter sur http://www.amazon.fr

    Joyeuses fêtes à vous tous!

  13. Vraiment intéressant tout cela! C’est fou ce qu’on en apprend sur ce site! :-)

  14. laetitia

    bonjour,cet article est passionnant toute fois j’aimerai savoir quel age a ta fille car mon ainée vers ses 15 mois a manifesté son inconfort et est devenue propre à 18 mois mais la seconde que à 10 mois ne se plaint jamais de sa couche or tu semble dire que les enfant son conscient de leur besoin de rejet dès le debut mais aerrivent-il à l’exprimer dès le debut ou l’expression de se besoin vient-elle plus tard?
    voilà en gros ai-je raté le coche?
    laetitia

  15. Elise

    Bonjour Laetitia,

    Mon expérience, c’est que c’est très difficile de reconnaître les signes. Je fais l’hygiène naturelle depuis quelques semaines seulement et je ne reconnais pas encore de signes. Ma fille (qui a 4 mois) fait pourtant quelques pipis par jour dans le pot, parce que je la mets dessus à son réveil. La plupart du temps, il y a une miction. Mais j’en manque beaucoup aussi. C’est une expérience agréable, puisque ma fille aime faire pipi dans le pot et elle pleure maintenant quand sa couche est mouillée. C’est ce qui me fait croire que ce n’est pas traumatisant pour elle et m’incite (ainsi que mon conjoint) à continuer.

  16. Moi aussi je tente l’expérience depuis 1 semaine et je réussis à attraper des pipis une à deux fois par jour. Ma petite a 2 mois et je vois qu’elle change déjà ses comportements… Elle semble trouver la couche mouillée plus désagréable qu’avant… Peut-être suis-je trop encouragée ou motivée (!) mais mon conjoint l’a aussi remarqué! J’ai acheté un petit pot aujourd’hui et je vais essayer cela dès demain… À voir!