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La femme éléphante

Martine Gingras

Je n’ai jamais été une beauté fatale, mais une rousse pas trop moche. Élégante, disait-on.

Maintenant, on ne me parle plus que de mon ventre, qui a « profité », qui « doit être de plus en plus difficile à porter », qui a « encore grossi », qui est apparemment plus gros que celui d’une telle et de telle autre à la même période… pfff!

Y’en a marre que mon ventre soit du domaine public! J’arrive à peine à esquisser en réponse un sourire crispé, tant ces commentaires m’exaspèrent et me dépriment ces jours-ci…

À sept mois de grossesse, j’ai l’impression d’être passée d’élégante à éléphante. Dans les yeux de tout le monde autour, je ne vois plus une femme, mais une future maman. Et énorme, en plus.

Adieu, la « maman sexy », fière de sa poitrine toute gonflée! Une poitrine? Où ça, une poitrine? Avec mon ventre si gros, on ne la voit même plus! Il étire les tissus si loin devant que je pourrais aussi bien porter du A ou du D que personne ne le saurait.

Je déclare donc officiellement terminée ma période de femme enceinte resplendissante et bien dans sa peau. Bienvenue au royaume de la femme éléphante. Ne vous inquiétez pas, cet état d’esprit ne durera certainement pas… En tout cas, pas plus de deux mois!

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Commentaires

  1. chaton

    Bonjour Martine,
    Je pense que tu passes par une phase normale…par laquelle la plupart de mes amies sont passées en fin de grossesse. Ma belle-soeur ne se supportait plus les 2 derniers mois de grossesse, mais maintenant elle est largement recompensée, puisqu’elle a un magnifique petit garcon de 3 mois. Ce qui compte, ce n’est pas ce que les autres disent mais bien comment toi tu te sens!!!

  2. Julie

    Je te comprends très bien Martine, c’est dont beau une femme enceinte quand c’est pas nous surtout. Un moment donné on accepte juste plus l’image que l’on projette et on a dont hâte de se retourver seule dans notre corps. J’ai toujours penser que les deux derniers mois de la grossesse, surtout le dernier, sont de trop physiquement, on s’en passerais bien si ça n’était pas pour la santé de notre bébé. Courage, il va en avoir d’autres qui vont souligner la beauté que tu dégages enceinte, et compte sur moi qu’un jour ce sera toi qui fera ce genre de remarque à une femme enceinte….

  3. Ça m’a toujours dérangée et fait peur (vis à vis la maternité) de voir que le corps de la femme devient ainsi du « domaine public ». Les gens veulent toucher, font des commentaires qui seraient inappropriés dans d’autres circonstances… Ça ne doit pas être évident. Je trouve ça bien par contre de te voir te rebeller comme ça! C’est une image de toi qu’on ne voit pas souvent ici. ;-)

    En même temps je crois que j’ai sûrement été coupable moi aussi de faire des commentaires sur le physique d’une femme enceinte. La maternité, à ce stade, est impossible à ignorer, surtout si on n’a pas vu la femme en question à toutes les étapes de sa grossesse. On veut dire des mots positifs, encourageants, on ne veut pas avoir l’air de ne pas s’intéresser, alors on fait des remarques sur la chose la plus évidente, la première qui nous vient à l’esprit et à l’oeil… On fait parfois si « simple » dans nos interactions sociales!

    Allez, beauté fatale, montre tes dents et sort cette superbe poitrine! ;-)

  4. Je suis irrécupérable: Martine, tu écris beauté fatale et je lis beauté foetale… *soupir* ;-)

    C’est vrai que je n’ai pas habituée la faune banlieusarde à de tels éclats… ça fait deux jours que je suis d’une humeur massacrante, à un point tel que j’ai couru acheter hier un livre qu’une amie m’avait recommandé: Grossesse, le guide des copines (sous-titre: tout ce que votre médecin ne vous dira jamais), par Vicki Iovine. J’ai écrit ce texte ce matin, alors que le livre à peine entamé m’avait déjà redonné à moitié le moral en me faisant franchement rigoler sur ma condition (alors imaginez si j’avais écrit tout ceci hier ;-))

    Si une autre femme enceinte qui passe par ici a besoin d’un peu de réconfort, qu’elle se dépêche d’aller l’acheter, elle ne le regrettera pas! Je cite l’auteure, qui indique pour qui il a été écrit: «Il est pour nous, les autres, celles qui prennent treize kilos entre le test de grossesse et la première visite chez le médecin, celles qui n’avaient pas connu de crises d’acné depuis leurs premières boums. (…) Pour celles qui songent à assassiner leur mari pendant son sommeil parce qu’elles croient l’avoir entendu faire «meuh» tandis qu’elles se déshabillaient. Il est pour celles qui ne peuvent plus regarder une publicité Pampers sans essuyer une larme.»

    Bref, il est pour moi, et peut-être est-il pour vous aussi!

  5. Christine

    Le pire dans tout ça, c’est qu’on a tellement hâte d’en avoir terminé durant le dernier trimestre, moi je n’en pouvais tout simplement plus ! Et maintenant, je regarde ma soeur, enceinte de son deuxième, et je me dis : il est temps que je recommence c’est tellement beau une femme enceinte ;-) Et mon Tucson a à peine 8 mois ! La preuve que l’herbe est toujours plus verte chez le voisin !
    En tout cas, pour la prochaine grossesse, je cours acheter le livre que tu recommandes. J’espère qu’il y a des trucs et des répliques pour tasser les mains baladeuses inconnues. Quand tu ne peux plus faire la file à l’épicerie sans te faire flatter le ventre, il est temps d’accoucher !

  6. Je dirais quant a moi que c’est un état paradoxal: j’aurais envie de prolonger ma grossesse pour ne surtout pas cesser de sentir la petite bouger dans mon ventre (j’ai même l’impression de ne pas en profiter suffisamment chaque jour), pour admirer mon bedon seule à la maison… car tout ça me plaît énormément!

    C’est vraiment l’aspect public de la grossesse dont je me passerais ces jours-ci: devoir m’habiller, sortir en public, trimbaler ma grossissante personne dans les transports en commun matin et soir et affronter les évaluations et comparaisons de tout un chacun…

    Au fond, quand on nous suggère de partir en congé de maternité au moins un mois avant l’accouchement (ce que je vais faire dans 5 semaines), ce n’est pas tant pour que la future maman se repose que pour éviter qu’elle n’attaque quelqu’un dans un accès de rage incontrôlable…

  7. Christine

    Ha ! Je comprends ! Mon bébé était tellement gros que je ne l’ai presque jamais senti ou si peu. J’avais d’ailleurs toujours très peur qu’il soit mort, mais il était seulement très très doux avec sa maman. Alors, je ne voyais aucun avantage à continuer à enfler comme ça ;-). Et pour le mois de congé de maternité en avance, effectivement c’est plus facile, ça permet de mettre des heures de sommeil en banque ! Surtout que pour ma part, plus le ventre grossissait, plus les nuits étaient courtes !

  8. zia

    Hihihi, comme je vous comprends les filles !
    Je suis super pudique et j’ai jamais été portée à toucher les autres, je donne peu de calins, peu d’accolades, peu de becs (à part à mon amoureux bien sur. Imaginez le choc que j’ai eu la première fois qu’on m’a touché le ventre sans me le demander!!! Ou pire, quand ma mère m’a levé le chandail en plein milieu d’un magasin alors que le sujet de conversation ne portait pas du tout sur ma bedaine :o( Au moins, pour le moment les inconnus ne me touchent pas, faut dire que mon gros manteau d’hiver me protège… vous me faites peur là, je vais commencer à fuir l’épicerie ;0)

    Reste qu’une femme enceinte, c’est tellement beau ! Et la récompense en bout de ligne vaut amplement la peine de prendre notre mal en patience ;o) même si faire de petites choses anodines comme se raser les jambes ou se tourner de bord une fois couchée devient rapidement toute une expédition!

    Je te seconde Martine, Vicki Iovine a le tour de nous remettre dans notre assiette en nous faisant rire de notre état. Une vrai bénédiction quand on se demande si ce qu’on vit est normal…

  9. celiane

    Comme je vous comprends!
    Moi, j’ai accouché il y a un peu plus d’une année, mais je me souviens très bien de m’être sentie très baleine échouée dans le salon. En plus, j’aî dû rester à la maison les 7 dernières semaines, je me sentais vraiment inutile et grosse… Mais le pire, c’est qu’il faut bien compter neuf mois à une année avant de redevenir normale, et ça, personne ne vous avertit avant… Imaginez ma tête quand on m’a pesée le lendemain de la naissance et et que je n’avais perdu QUE 6 kg! Il en restait encore plus de 10…
    Quant à l’aspect public, ben moi, je trouve bien pire tous les gens qui se donnent la permission de toucher la tête ou la joue de mon Noam, voire presque de lui faire un bisou. ça, ça m’insupporte vraiment! Et à lui aussi, d’ailleurs.
    Alors prenez votre mal en patience, bonne lecture et plein de joies futures avec votre enfant!

  10. Maryse

    N’ayant jamais vécu ça, je ne peux pas comprendre ce que tu vis même si je compatis. Mais je ne sais pas pourquoi, j’ai trouvée cette entrée hyper rigolote…

    Suis-je un monstre ?

    :-/

  11. Marie Lorraine

    Martine, je te conseille également de te procurer, du même auteur, celui sur la première année de vie de ton bébé… Comment te le dire…bon, allons-y avec l’honnêteté. Tu es maintenant un ventre, mais un ventre « rattaché » à la femme que tu es.

    Après la naissance de ta fille, tu te sentiras parfois comme l’utérus qui a porté ce « trésor », « cette merveille », « ah! mon dieu qu’elle est belle! » » ha! mon dieu, regardez-moi ces petits petons, » » ah! ce qu’elle a de jolis yeux » …et accessoirement, « tiens, comment vas-tu, maman? » :-)

    Bon, c’est pas aussi noir, et comme tu tomberas en amour instantanément avec ta fille, tu trouveras normal qu’elle devienne le centre de votre univers.

    Mais y’a quand même des choses qui se doivent d’être dites…

    Bonne fin de grossesse!

  12. Cynderella

    Je partage la même sensation, celle d’avoir un ventre tombé dans le domaine public que tout le monde guette, osculte ou contemple en me touchant du regard. Parfois entre un toucher et la réflexion « c’est pour bientôt », il n’y a qu’un pas! Pour tout ça, j’ai hâte d’accoucher mais dans le même temps j’appréhende le moment où toute la famille va rappliquer pour m’épier et contrôler tous les faux pas que je pourrai être amenée à faire avec mon 1er bébé.