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Queues de castor (au robot boulangeur)

Martine Gingras

En prévision de la Fête du Canada, la Domestic goddess a lancé un appel aux blogueurs canadiens: publiez une recette qui représente pour vous le Canada. Le 1er juillet, les recettes publiées «d’une mare à l’autre» (merci au parti Rhinocéros pour ce slogan éternel, clin d’oeil aux armoiries A mari usque ad mare) seront réunies sur cette page, qui offrira une mosaïque de ce qu’est la saveur du Canada!

Quand Ana, une autre blogueuse qui assume merveilleusement bien sa vie dans un bungalow, m’a invitée à participer, j’ai spontanément accepté, trouvant l’idée sympathique. Mais quoi proposer? Bien que n’aie pas envie de faire de la politique de casseroles, le fait est que ce que je cuisine au jour le jour évoque beaucoup plus pour moi les saveurs du Québec que celles du Canada…

Alors quoi? La question m’a turlupiné quelques jours, jusqu’à ce que par une belle soirée, nous décidions d’aller faire un tour dans une crémerie. Pendant que mon doux s’intéressait au comptoir des glaces, j’ai laissé mon regard errer dans l’établissement, jusqu’à ce que j’aperçoive un écriteau annonçant les célèbres Queues de castor, ces beignets plats en forme d’une queue de… vous devinez? Castor, bien sûr! Ooooooooh… Ça faisait des années que je n’en avais mangé, bien que j’y aie souvent pensé! Malheureusement, c’est plus souvent en hiver que l’envie de Queues de castor me prend, alors que les crémeries où on les trouve près de chez moi sont toutes fermées…

Je les ai goûtées pour la première fois lorsque j’étais toute jeune à La Ronde; des amis m’avaient alors fait croire que c’étaient vraiment la queue de l’animal qu’on faisait frire. Ne rigolez pas: Canadian Food Words nous apprend qu’on a déjà bel et bien mangé la queue de ce rongeur canadien! J’en ai mangé de nouveau à Ottawa il y a quelques années, et puis un peu partout depuis que la franchise s’est popularisée. Imaginez: il semble qu’on peut même les déguster aujourd’hui à Disneyworld!

Il y a quelques jours, malgré la canicule qui donnait à tout le monde envie de plonger tête première dans les étalages glacés de la crémerie, c’est avec une Queue de castor que je suis ressortie, avec en plus une petite idée de ce que j’allais cuisiner pour l’événement Taste Canada… Hé hé!

Pour ma recette, j’ai écumé plusieurs sites. Il y en a une qui revenait systématiquement dans mes recherches, et ça m’a semblé un bon départ. À dire vrai, hormis les quantités et le mode de préparation, je n’ai rien changé à la recette, alors tout le mérite en revient au mystérieux canadien qui l’a publiée la première fois… Elle a malheureusement été si souvent reprise et même traduite qu’il ne m’a pas été possible de voir quelle était la source originelle et originale!

Queue-de-castor-001.jpg

Recette

Ingrédients

(pour une dizaine de beignets)
· ¼ tasse d’eau tiède
· ½ tasse de lait tiède
· ½ c. à thé de vanille
· 2½ tasses de farine de blé entier
· 2½ c. à thé de levure instantanée «levée rapide» pour robot boulangeur
· 3 c. à table de sucre
· 1 c. à thé de sel
· 1 c. à thé de cannelle
· 2 c. à table de beurre
· 1 oeuf
Pour la garniture:
· La queue de castor est à son meilleur servie saupoudrée de sucre avec un peu de cannelle et un généreux jet de jus de citron. Mais les variantes sont infinies: tartinée de chocolat, de fromage à la crème, de confitures… amusez-vous!

Préparation

· Versez tous les ingrédients dans le robot boulangeur dans leur ordre d’apparition, puis activez l’appareil à la fonction pour «pâte» («dough»), qui préparera la pâte en 1h30;
· Pré-chauffez de l’huile dans une friteuse ou une grande casserole à 375 F;
· Dégonflez la pâte (en fait, il suffit d’à peine un souffle pour qu’elle dégonfle!) et prenez une boule d’environ 6 cm de diamètre, que vous roulerez sur une surface enfarinée et étirerez à la main pour former une plaquette ovale;
· N’empilez PAS les queues de castor! C’est ce que j’ai eu le malheur de faire, et j’ai constaté que les pâtes se collaient les unes aux autres et re-gonflaient pour ne former qu’une seule grosse pâte à beignet…
· Faites-les plutôt frire au fur et à mesure, environ 1 ou 2 minutes par côté, et réservez dans une grande assiette au chaud;
· Pour servir, saupoudrez généreusement la surface de sucre, secouez pour retirer l’excédent, saupoudrez d’un peu de cannelle et d’un jet de jus de citron. Voilà!

Comme c’était la première pâte à beignet à vie que je cuisinais, je ne sais pas s’il était normal qu’elle soit aussi collante et difficile à manipuler… alors si d’aventure, vous décidez de cuisiner des queues de castor, comparez quelques recettes et voyez ce qui vous inspire le plus… mais l’embarras de travailler la pâte a été bien vite oublié lorsque nous avons dégusté ce délicieux dessert cette semaine!

Commentaires

  1. Martine, tu m’as fait rire. Beaucoup.

    Tarzile

  2. Bridget

    Ahhh.. quel bel emblème canadien Martine!! ;-)
    moi c’est à Old Orchard que j’ai découvert la « queue de castor ».. oui oui, c’était identique… juste plus gros (qui s’en étonnera!) et ça s’appelait une « fried dough » tout simplement… Imaginez ma surprise d’en retrouver sur le canal Rideau en plein hiver!!

  3. Peanut!

    Pour avoir vu ma mère se battre avec la pâte à beignes aux temps des Fêtes, je crois qu’il est normal que la pâte soit collante et difficile à manipuler. Ceci dit, ma mère a trouvé une solution qui ne s’applique malheureusement pas à ce temps-ci de l’année : ouvrir toutes les fenêtres de la cuisine et travailler sa pâte au grand froid.

  4. Julie

    Martine, il y a pas à dire tu fais mon bonheur de femme enceinte aujourd’hui! Depuis des années que je cherche à faire ce genre de gâterie, j’ai essayer avec une pâte à pizza un peu sucrée au robot, mais le résultat était vraiment pas concluant….Mais je vais de ce pas l’essayer dans mon robot!

    Moi aussi j’ai connu ces merveilleuses gâteries aux États-Unis il y a 15 ans environ, c’est d’ailleurs un des meilleurs souvenirs de vacances que je garde, ce goût sucré et d’une certaine friture…. Il y a pas à dire, nous somme plusieurs Québécois à avoir été se faire dorer au soleil et se bourrer de cochoneries américaines à Old Orchard !

  5. Bichonne

    Lorsque j’étais plus jeune, pour sauver du temps, ma mère achetait de la pâte à pizza à la boulangerie du coin et la pétrissait avec de la farine de blé. Ça donnait pas mal de même résultat… Petit truc en passant ! :)

  6. Nadine, de l'autre bord de la rivière

    Pour faire encore plus « canadian », servir recouvert de beurre d’érable !

  7. Quand j’ai lu « queue de castor » je m’attendais a des … queues de castor, dea vraies et je me suis empressee de cliquer, curieuse comme je suis ! lol
    En tout cas ca a l’air delicieux.

    Bises,

  8. pimpim

    demain mercredi les enfants sont à la maison alors…queues de castors pour tout le monde ! Comme Requia je me suis demandée un quart de seconde si…non elle ne va pas oser, c’est trop horrible !!
    me voilà rassurée !

  9. Tous les enfants doivent frémir d’effroi la première fois qu’ils croquent dans une queue car c’est tellement mignon un castor.

  10. Patricia

    Et si on a pas de robot boulanger?

  11. Si on n’a pas de robot, il faut surement en revenir a la bonne vieille methode : faire la pate a la main !

  12. Julie

    Merci Martine, maintenant que j’y ai goûté, je peux te dire que le goût est très près de ce que le commerce offre. Par contre, j’ai pas assez étirer ce qui fait que c’est plus épais et moins cuit, donc plus difficile à digérer avec cette température

  13. le vieux Monsieur D

    Je confirme : c’est absolument normal que cette pâte reste collante. J’enfonce probablement une porte ouverte en conseillant de fariner également le rouleau à pâtisserie…
    C’est drôle, mais cette recette me rappelle un peu les bugnes (ou merveilles) de ma mémé. La pâte est juste parfumée à l’eau de fleur d’oranger et elle doit être étalée très très fine puis coupée en longues languettes.

  14. Monsieur D, la porte est vraiment très grande ouverte, car je n’ai pas utilisé du tout le rouleau… j’ai étendu la pate avec les mains seulement. Ouvrons la fenêtre en signalant qu’il vaut mieux les enfariner elles aussi ;-)

    Patricia, comme pour toutes les pâtes, on peut la faire à la main. N’achète alors pas de la levure à levée rapide, mais de la traditionnelle, que tu feras mousser dans l’eau tiède et une pincée de sucre avant de l’ajouter aux autres ingrédients. Il te faudra ensuite pétrir à la main, puis déposer dans un plat huilé, recouvrir d’un papier ciré ou d’un cellophane huilé aussi et laisser lever dans un endroit chaud (facile à trouver avec la canicule ;-)) Bonne chance!

    Wow, Julie, t’es vite en titi d’avoir fait cela l’après-midi même où j’ai diffusé la recette :) Contente qu’elle t’ait plu. En effet, il faut bien étirer. Aussi, pour certaines queues, j’ai dû les maintenir au fond de la casserole d’huile avec une spatule, car le centre bombé restait en dehors et ne pouvait pas cuire correctement. Un petit truc pour ta prochaine «batche» ;-)

  15. Là, tu es terriblement bonne (comme d’hab mais bon!)! Un vrai fantasme de gourmande! Merci Martine! :)

  16. Martine, merci bien por cette recette. Moi je voulais bien faire les « queues de castor » mais le travail et le temps des les faire me fesait vraiment peur. C’est bien facile de les faire au robot boulangeur. Et j’aime aussi qui tu les a faites avec de la farine de blé entier.

    Je vais les essayer!

  17. Queues de castor? Mmmmmmm. Hiver en Ottawa! J’ai faim!

  18. Martine – remercient de faire partie de Taste Canada! Et mercis de me fournir une recette pour des « queues de castor ». J’avais voulu les faire pour toujours.

  19. Rachel l'acadienne

    Autrefois, on mangeait de la vraie queue de castor. Mon copain en a déjà mangé et il paraît que l’intérieur goûte comme le bacon!

    Ma mère utilisait également sa recette de pâte à pizza maison pour nous faire ces petits délices qu’on mangeait comme des crêpes ou des gaufres avec beurre et sirop d’érable. Miam!!